Interview de Mme Detolsan accompagnée par la Cellule Maintien en emploi
Je suis Carole Detolsan, je travaillais dans la boulangerie industrielle depuis une vingtaine d'années puis j'ai eu des problèmes d’épaule.
Il a fallu m'opérer et mon médecin traitant m'avait arrêté me faisant comprendre que certainement ça serait long. J'ai donc demandé à faire “une visite à la demande” pour avoir l’avis du médecin du travail, et savoir ce qu'il me fallait envisager. J’ai été reçu par le médecin du travail qui m'a dit clairement et très rapidement que je ne reprendrai pas ce poste, ce qui m'a permis d'être réactive.
J'ai été tout de suite prise en charge par l'équipe de la médecine du travail et en particulier la cellule maintien en emploi. Ces personnes m'ont présenté ce qu’allait être mon avenir si je continuais. Ca faisait plus de 20 ans que je travaillais dans la même chose et quand on vous annonce que c’est fini c'est difficile à encaisser . Je ne me voyais pas faire autre chose que ce travail qui me plaisait beaucoup.
L’équipe m’a donc permis de me remobiliser et de commencer à réfléchir à une réorientation vers un autre métiers.
Mes premières études étaient dans le secrétariat. J''avais déjà eu BP, bac et BTS il y a très longtemps et je ne pensais pas revenir su ce secteur d’activité. J’avais donc envisagé plusieurs pistes autres comme l’hôtellerie, par exemple, mais j’ai réalisé que ce n’était pas envisageable et je suis donc retombée sur le secrétariat.
Nous avons échangé plusieurs fois avec la cellule maintien en emploi et comme ce qui m’attirait le plus c’était aussi le contact avec le public, ce qui correspondait le plus, c’était le secrétariat médical pour le contact avec les patients.
Après avoir passé 20 ans dans le commerce je ne voulais pas être enfermé dans un bureau sans contact ! Donc après plusieurs rendez-vous, la cellule m’a proposé de faire un stage au sein de la médecine du travail. J'ai pu faire 3 Jours d’essai encadré à chacun des postes : accueil, assistante médicale et planning. J'ai pu voir toute l'étendue du travail et ça a conforté mon choix . A partir de là je me suis Inscrite en en formation de secrétariat médical.
J’ai eu mon diplôme avec d'excellents résultats et avant même de sortir de l'école, j'avais réussi à trouver cette CDD au sein d’une clinique.
Tout s’est bien enchainé pour moi. Il est vrai que le fait d’avoir dès le départ vu le médecin du travail puis la cellule Maintien emploi a facilité les démarches.
Car, j’ai eu l’occasion de faire partie des réunions proposées aux gens en arrêt depuis longtemps et j’étais celle qui était la mieux informée grâce à cette cellule de maintien en emploi qui m’a orientée, m’a dit ce que je pouvais faire et m’a donné les infos rapidement ce qui m’a permis de réagir beaucoup plus vite et de gagner un temps fou.
Le fait d'être épaulée, conseillée et de ne pas être lâchée dans la nature dans une période de vie compliquée c’est important. En effet, quand on vous apprend après 20 ans à faire un travail que vous aimez que c’est terminé c’est difficile à accepter. Donc si on sait qu'on peut épaulé et orienté dans les démarches c’est un vrai soutien et c'est-ce qui m'a vraiment beaucoup aidée.
Le regard de Flavie Cavalié Cellule Maintien en emploi
En août 2019, à la demande du docteur Lacroix-Pourcel le médecin du travail, la cellule maintien en emploi a été sollicitée pour accompagner Madame Detolsan, responsable du rayon boulangerie, dans le cadre de son maintien en emploi.
Sa problématique de santé ne lui permettait plus de tenir son poste avec une aptitude à la reprise. Progressivement, nous avons projeté une reconversion professionnelle dans le métier du secrétariat, en lien avec le secteur de la santé.
C'était tout à fait envisageable de par ses formations et ses aspirations. Ainsi, nous avons réfléchi aux différentes pistes pouvant se présenter et lui avons alors proposé un essai encadré au poste d'assistante en service de santé au travail.
Le but était qu'elle puisse observer pendant son arrêt de travail les missions, objectifs et contraintes de ce poste et ainsi lui amener une plus-value dans sa réflexion sur la reconversion mais également de lui permettre une remobilisation pendant cette période de convalescence.
Ce temps d'observation lui a permis de confirmer son choix et d'affiner son projet. L'inaptitude a été prononcée début août de l'année 2020 et l'orientation vers notre partenaire Cap Emploi a été effectuée dans l'optique de la future recherche de financement de sa formation.
